Florian Vogel

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Peinture Palimpseste

Présentation
Le palimpseste (du grec ancien palímpsêstos, « gratté de nouveau ») est un manuscrit écrit sur un parchemin préalablement utilisé, et dont on a fait disparaître les inscriptions pour y écrire de nouveau. Cette méthode fut surtout utilisée au Moyen Âge par des copistes qui, le parchemin coûtant cher, réutilisaient d’anciens manuscrits pour y copier de nouveaux textes. A cette fin, les vieux manuscrits étaient préalablement désencrés ou effacés grâce à de la pierre ponce. De par cette méthode, plusieurs écrits ont été momentanément ou irrémédiablement perdus, mais on arrive toutefois à retrouver l’ancien texte dans certains palimpsestes grâce aux techniques modernes de restauration de documents (chimie, imagerie aux rayons ultraviolets, ...).
Par extension, on parle ainsi de palimpseste pour un objet qui se construit par destruction et reconstruction successive, tout en gardant l’historique des traces anciennes.
C’est ce concept qui fait depuis 2008 l’objet de ma recherche plastique. Je travaille par superposition de couches de peinture, en faisant le choix de conserver, de masquer, de révéler, ... Pour ce faire, j’utilise souvent la technique du collage, qui offre la possibilité de mettre en résonance des matériaux considérés sur la toile uniquement pour leurs propriétés plastiques.
Les coulures constituent en général l’élément structurant, non seulement parce qu’elles offrent une part d’aléatoire, toujours riche, mais surtout parce qu’elles brouillent l’orientation de l’image et introduisent ainsi la notion de la relativité du regard. En effet, il me semble très important de laisser à chaque spectateur la liberté d’exploration de l’image, de son interprétation, voire de son orientation.
Je prends le parti de considérer à chaque nouvelle étape de mon travail l’image comme un ensemble fini, puis de superposer une couche qui devra former un nouvel ensemble ayant sa propre cohérence. Une des difficultés réside dans le fait qu’il faut arriver à se détacher suffisamment de l’image pour arriver à la transcender à chaque nouvelle couche.
Le temps me semble ainsi être un facteur très important dans ma peinture ; une toile a besoin de temps pour arriver à «maturité». On peut diviser mon travail en plusieurs étapes : 1/ temps d’application d’une couche et temps de séchage (ou de collage), 2/ temps d’accoutumance à la nouvelle image, 3/ temps de détachement par rapport à cette image en vue d’une nouvelle couche, 4/ temps de destruction/obstruction de l’ancienne couche = temps d’application d’une nouvelle couche, etc... C’est un processus où les étapes 2 et 3 sont souvent les plus longues.
Le choix du moment où je considère une toile comme étant achevée est donc sujet à discussion. Certaines ont été conçues avec relativement peu de couches, d’autres avec un très grand nombre, ce choix étant parfois arbitraire.

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