Gisele Cigare

Visites : 10907

Folle ou neige

De neige
Il est là
Devant la porte
Il a grimpé les escaliers
Il a dansé dans toute la maison
Il rêvait de haut en bas
Il rêvait de tous côtés
Il m a demandé de neiger avec lui
De marcher la nuit
Tu n'dors pas
Tu n'dors pas non plus
Tu n es pas là
C est toi
Comme je suis heureuse
D'etre près de toi
J'aimerais tant que tu sois là
Neiger avec toi
La nuit de marchandises
-o mon mathieu-
Il y a un bonhomme de neige
Devant ma porte
Dans les courants d'airs de ma tête
c'est toi
N'importe qui d'autre
Ou alors
On me traîne dans la neige
Avec toi dedans

La simplette du marché

Mon dieu mon dieu
Faut qu' j'me fasse une banque ou deux
Pas de compte à rendre
Les banques c'est sans intérêts
Fallait pas nous racketter
Nous faire les poches
Jetter l' argent par les fenêtres
J' vais effacer la dette
La dette à perte de vue
La dette aux banques l état polichinel
La dette au cul

A quoi ça sert de vivre
A quoi ça sert de parler
D'être crédible, consommer
D'exister d être à ce point futile

Mon dieu mon dieu
Faut que j'me fasse une banque ou deux
J'radotte
J'leur fais les poches
J'me chauffe encore au charbon.
Que j'allume avec mes relevés d'compte
Que vaut leur pouvoir d' achat
Devant la richesse de mon crachat

J ai des troubles de l'ordre
Les banques c''est sans intérêts
J'veux plus laver
J'vais effacer la dette
Leur faire les poches
Pour solde de tout compte
J ai de troubles de l'ordre
Des bons du trésor

A quoi ça sert de vivre
A quoi ça sert de parler
D'être crédible, consommer
D'exister d'etre à ce point futile

J'me jette à l'eau
Leur faire les poches
Un peu d'liquide
Solde de tout compte
J ai des troubles de l'ordre
Des bons du trésor
J'efface la dette
Mon dieu mon dieu
C est moi Odette
Faut qu' j'me fasse une banque ou deux

Me laissant rien qui puisse ..

Je ne pouvais plus respirer lorsque je t'ai vu
J aime cette façon de mourir à tes côtés
Comme c'est bon de mourir à côté
De quelqu'un dont on ne sait rien
Qu'on aime comme le premier souffle

Comme c'est étrange de surprendre
La vie elle même
Devenue le dernier souffle
Qu'on aime comme le premier souffle

Tu dois être quelqu'un de special
Pour sourire de cette façon
Me laissant rien qui puisse servir à nouveau

Dans les rues de L. A.

L'animal
Que l'on rencontre une fois dans sa vie
Enjambait l'homme de tous les jours
Aussi léger qu'une feuille
Bafouillant comme l'ivrogne
Je me cognais aux arbres
Je courais dans les rues de los Angeles
Aux vitres effrayees de ma poursuite
Le bus fou de mes impasses ralentissait
Éclairé par le bruit et les grimaces des personnages
Je montais à bord de l'animal

Faut pas oublier hein

Faut pas oublier
Qu'on tire tous dans l' même bateau
Qu' on coule tous dans l' même ballon
Qu'on tacle glissé dans l' même hors jeu
Qu' on centre au deuxième poteau.
dans l' même sifflet
Qu' on égalise à la dernière arbitre refusée
Remonter ses chaussettes
Éteindre le public sur la touche
Fumer sa cloque remplaçante
Faucher son entraîneur dans la surface
De legalisation d'herbe
Se faire justice partir en fumée

Patrie

A vos risques et vampires
la patrie
Est une perte de temps sanguinaire

Essai pour un clown

Essai pour un naufragé
dans les machoires d' une âme populaire

Avide
De la vague foudroyante
Près de la jetée
Silencieux, le clown se preparait

A quoi ...

A recevoir un saut d'eau
S'étendre dans son maquillage
Qui va degouliner
Afin que tout l'monde rit
De ne pas voir
Que c'est lui -le monde-
Sous les eaux d'un costume blaffard
Disloqué au fond de l'épave
Et les moqueuses alluvions

--elle chante et joue la fin-

Pendant que le clown blanc perdait les eaux ou une autre femme enceinte

Alors se defroqer
Boire la tasse
Terminer le ciel
Faire le tour de l'algue

Par où le vent saigne
La tour s'écroule
En gouttelettes
D' enfance vieil edifice

Funambule
L' être se quitte
Se dechire
Comme le rideau de scène
Ou le satori quantique

Bozo
Roulant des mécaniques
Disait
"Un clown c est aussi un moine prie en quatre "

Le désert et ton rire

Hé Toi
Viens déterrer mon esprit reclus de lumière -
Étranger, j'erre, quelque soit le lieu
Que piétine ma pensée
Je promène mes haillons de dernier soldat
Oublieux d'avoir crû à la guerre, et
Le chant du merle étend ses positions dans l'air -
Entre par ici
Fait entendre ton rire
Fait naître dans le coeur grimé
Les amours qu'on araisonne
L'accent de Buenos Aires
J'entends les solitudes heureuses
De la pampa
Le désert et ton rire
Ici
Les roses sont aussi lourdes et belles
Que Le sein de mon abattement

Gisèle

Je croise
Gisèle
Ma psychiatre de rue
C est vrai
Gisèle
Tu as de l'arthrose au genou
-mais lequel Gisele-
Gisèle
Fait du vélo d'appartement
En lisant un manuel d'apprentissage
(A moins que ce soit "Detective")
La clope au bec
Elle tourne les gambettes
Elle appuie sur les pédales
Elle a bien du mal à se séparer de son caddie
Gisèle
Gisèle
Elle te regarde fixement lorsqu'elle parle
Avec un air de désolation
Que tout l'monde pourrait comprendre
Sa coiffure d'artichaud lui va comme un gant , et
Des cernes de joli panda -
le visage rougit
Par de petites contrariétés
Elle bondit sur sa proie
Lance sa diatribe pour la partager
Gisèle
Gisèle
"Vient d'être frappée par cette mauvaise dans le bus
Habillée toute en cuir "
Entr 'temps, par un chemin qui n'appartient qu'à elle
Tu apprends que cela s'est passé
Il y a seulement 10 ans
Gisèle
Gisèle
Merci pour le petit cigare
Je le fumerai en peignant
Gisèle

Sur le pont

Sur la route des cours
Sur le pont qui se lève
Je m'arrête et je m'arrête
Je t'aime de tout mon sexe
Je te lèche et je te suce
Très fort
J'avalerai plus tard
La distance qui nous sépare