Nouvelle lune

Ces derniers jours avaient des relents bien particulier, quelque chose de surannée. Bien des rêves s’étaient cassés la gueule durant cette fichue année et tout avait semblé foutre le camp à perte de vue sur des terres arables. Puis il avait décidé de vivre au jour le jour, plus de promesses en reine de vertus. Il en avait fini avec ses peurs, ses 6 mois de solitude l’avait baladé dans des contrées inconnues dont il avait à chaque fois su retrouver son chemin. Il savait que finalement on n’était que seul, du début à la fin et au milieu il y avait de belles rencontres et de moins bonnes, de celles qui vous demandent si vous allez bien mais qui finalement se foutent de la réponse. On étale sa vie sur les réseaux à en oublier de vivre. La liberté n’est-elle pas de s’affranchir de tout ça, de ne pas savoir ce qu’on sera demain, ni où l’on sera. Le monde se targue de nous apprendre l’indépendance affective, de vivre pour soi et le monde se barre en couille. Il y aura toujours dans chacun de nous ce besoin infantile de nous rattacher à quelque chose, nos smartphones sont nos doudous avec lesquels nous dormons, que nous caressons dans l’espoir de recevoir des messages d’amour dont nous avons tous besoin. Il en faudrait des thérapies pour nous en désaccoutumer.
La nuit commençait à foncer et un tesson de lune apparaissait dans le coin droit de la fenêtre de la chambre. Ce soir, pour le nouvel an, il y aurait ses amis qui devenaient sa famille. Il y aurait pour l’occasion cette belle rencontre, de celles qui vous font aimer la vie et vous redonnent confiance en elle. Son sourire et sa beauté intérieure qui se reflétait partout à l’extérieur. Il n’aurait pas rêvé mieux finalement pour passer à 2018. On n’était jamais à l’abri de belles surprises de la vie.
La soirée avait été intense, bercée d’une pleine lune prometteuse et enjôleuse. Des mots gravés pour longtemps et des sourires à n’en plus finir, remplis de quarts de lune qu’on aurait stockés pour les 365 nuits à venir. Il n’aurait pas voulu que cette nuit file aussi vite, il aurait voulu qu’elle s’éternise un peu plus, il avait tellement de choses à lui dire, tellement de rêves à partager. Mais la nuit s’est dissoute dans la douceur de sa voix. Un verre à moitié vide d’amour en bulles restait sur la table basse, et le souvenir de ses lèvres qui s’étaient posées délicatement dessus.