de l'art, du lard, du cochon

« De l'art ça Monsieur ? Vous me prenez pour qui ?
_ Madame, je vous prends pour ce que vous êtes, une de ces salopes salonnardes qui font tout ce qu'il faut pour que les galeries aient des odeurs de cimetière.
De l'art, Madame, vous attendez qu'il vous donne des petits frissons joliment accordés à votre luxueux appartement-poutres apparentes et à votre garde-robe. L'art, Madame, vous l'avez confisqué avec l'aide de vos polices, de vos professeurs d'esthétique, de morale, avec l'aide de vos richissimes « amateurs », Vous l'avez émasculé. Et quand il revient au galop, l'art, après avoir bien traîné dans les rues chaudes de la vie vraie, vous défaillez, asphyxiée par trop de culture avec un grand C (comme con, cul, couille s'il vous plaît !!) »

(Extrait du catalogue d’une expo consacrée à l’art brut dans les années 80)