ASSEMBLAGE

L’assemblage trouve son origine à la fois dans les collages et les constructions des cubiste, dans le ready-made duchampien et dans les compositions des surréalistes.
Le mot est employé pour la première fois par Jean Dubuffet en 1953 pour qualifier des collages pour des petites sculptures qu’il exécute avec des matériaux de fortune.

Il est ensuite repris pour décrire les combine Paintings de Robert Rauschenberg ou le travail de Louise Nevelson.

Sorte de collage en trois dimensions, l’assemblage est une technique qui consiste à réunir des matériaux et des objets divers, souvent trouvés, pour produire une certaine forme de sculpture.

Citations

« j’ai cherché ailleurs…Tout doucement je trouve en moi- l’essence même de ma vie- dans cette quête sublime jamais achevé – Tout me bouscule, me berce, m’ébranle à la fois. L’art c’est ma passion, ma raison, ma nourriture et ma faim.
Je touche parfois à quelque chose. Que dis-je, j’effleure à peine. Si mes tableaux vous interpellent, dans leurs silences ou dans leurs cris, je n’ai plus besoin de mots. Je vous parlerai toujours au-delà de ma fin. Doris Chassé – www.dorischasse.com



Non, il n'est rien au monde de plus épuisant que de peindre. Ce n'est pas seulement le corps qui fatigue, il semble que l'on se consume de l'intérieur.

T. Williams
(La chute d'Orphée)

Nouveau Réalisme

Ces conceptions s'incarnent notamment dans un art de l'assemblage et de l'accumulation d'éléments empruntés à la réalité quotidienne : accumulations d'objets par Arman, affiches de cinéma lacérées par Jacques Villeglé...
Les artistes reprennent les objets de la société pour en faire des reliques, des symboles puissants de la consommation, le but étant de transformer un objet culte de notre société et d’en faire quelque chose d'autre, à travers ses formes géométriques, l’œuvre sent la conception par l’intermédiaire d’une machine, c’est la disparition de l’habileté manuelle qui était à l’époque un facteur important dans la reconnaissance de la valeur d’un artiste.
On constate également la disparition du matériau noble, les nouveaux réalistes n’utilisent plus de bronze, de pierre, mais de la tôle ou du ciment, des matériaux industriels.
L'objet comme matériau ,comme rebut !
Le matériel n’est pas détourné, il est utilisé pour travailler un mouvement et devient matériau.
Le groupe des Nouveaux réalistes est fondé en 1960 par le peintre Yves Klein et le critique d'art Pierre Restany à l'occasion de la première exposition collective d'un groupe d'artistes français et suisses à la galerie Apollinaire de Milan. Contemporain du Pop Art américain, dont il est souvent présenté comme la version française, le Nouveau réalisme incarne, avec Fluxus, l'une des nombreuses tendances de l'avant-garde dans les années 1960. Il est dissous en 1970.

Arte Povera (de l'italien : art pauvre) est un mouvement artistique italien, qui, au départ de Turin et de Rome, est apparu sur la scène internationale dans les années 1960.

Arte Povera utilise des produits pauvres (d'où son nom) : sable, chiffon, terre, bois, goudron, corde, toile de jute, vêtements usés, etc. et les positionne comme éléments artistiques des compositions.
En condamnant aussi bien l'identité que l'objet, Arte Povera prétend résister à toute tentative d’appropriation. C’est un art qui se veut foncièrement nomade, insaisissable.
Arte Povera est une « attitude » (plutôt qu'un mouvement, terme que les artistes d'Arte Povera rejettent) prônée par des artistes italiens depuis 1967. Les artistes d'Arte Povera adoptent un comportement qui consiste à défier l'industrie culturelle et plus largement la société de consommation, selon une stratégie pensée sur le modèle de la guérilla.
Ce refus de l'identification se manifeste par une activité artistique qui privilégie elle aussi le processus, autrement dit le geste créateur au détriment de l’objet fini. Processus qui consiste principalement à rendre signifiants des objets insignifiants (telle par exemple la célèbre cuvette de W.-C. immortalisée par Marcel Duchamp sous le titre de Fontaine).
Matériaux "pauvres" ?
On a souvent suggéré qu'il s'agissait d’utiliser des matériaux pauvres, comme des objets de rebus ou des éléments naturels.

Poême "en fusion"

Entrelacs de ferrailles,
Du fond de mes entrailles,
De drôles d’épouvantails,
Fer contre fer se chamaillent !


Entrechats de fins couteaux ,
Ecrasant de leurs dos,
La toile sur sa peau,
S’imprègne d’huile et d’eau !


Entre chocs de matières,
L’acier en fusion vocifère,
Sans concessions, transperce étain, laiton,
Et laisse rougissant de drôles soldats de plomb !


Enchevêtrées des formes jaillissent,
Semblant hurler à la main qui les vissent,
Elles ressuscitent d’un passé oublié,
Cimetières, rebuts de notre société !


Entremêlée de dérision et de caprices,
S’expose la folle passion dévastatrice,
Aux regards des gens, j’assemble mes délires,
Les émouvant peut-être, surement les faisant rire !

INTERWIEV Psy

P.B. I :Niel bonjour, vous avez crée l’événement ce mois ci avec votre exposition
Sur le thème : « l’incompréhensible peut-il être un facteur de rapprochement ? ».
Qu’en avez vous tiré comme enseignement ?

Niel :L’abnégation du temps, le surdimensionnement des ego se confrontant à la réalité de l’absurde.

P.B.I :Cette exposition a été accueillie chaleureusement par le public, ne croyez vous pas que les petits fours et le champagne ont pris une part prépondérante dans ce succès ?

Niel :Il y a vraisemblablement une relation de cause à effet, les nourritures terrestres ne sont-elles pas complémentaires des nourritures spirituelles ?
Non, je crois que les gens n’ont vraiment rien compris et que dans le désarroi, dans la stupeur ou cette exposition les a plongés , de par cette sensation commune, cela les a rapprochés.

P.B.I :Il y a eu je crois trois malaises et deux personnes évacués par le SAMU, cela vous a t-il inquiété ?

Niel :Pas du tout, je m’attendais à pire, le génie à l’état pur tel qu’il jaillit à travers mes œuvres peut et doit provoquer ce genre de réactions pour des personnes à l’émotivité à « fleur de peau », à la sensibilité exacerbée.
A travers celle-ci je fustige et bouscule les neurones tapis dans les méandres de l’inconscient, cela provoque un choc thermique et peut décoller la rétine du « lecteur » provoquant parfois une occlusion intestinale qui dérive sur un « laché-prise » des muscles caverneux du sphincter.
Ces réactions sont tout à fait légitimes, ce sont ceux qui ne les ont pas eus qui m’inquiètent, ils n’ont pas saisi la puissance dévastatrice du non-dit, le langage inaudible de la matière confronté à l’obscurantisme du « mieux-être ».
Cette perception « phangiène » ne peut-être décryptée que si l’on se met en état « aubergineux », ce qu’arrive très bien à faire la femelle ovarienne par rapport au mâle spongieux.










P.B.I :L’inconsistance de votre travail a-elle un rapport direct avec l’incontinence répétée de certains convives ?

Niel :Bien évidemment, le canal de l’urètre est implicitement corrélé à mon travail, moi-même j’ai besoin de ces moments de détente pour y puiser l’inspiration, le doux ruissellement se rapprochant du chant du merle persifleur me libère des angoisses d’une enfance atrophiée, dûe à l’absence traumatisante d’un cheval à bascule pendant toute cette période déterminante pour mon avenir.


P.B.I :Vous communiez avec la matière, quand on vous regarde travailler cela est perceptible, flagrant devrais-je dire, comment le ressentez-vous ?

Niel :De tout mon être, j’entre en phase copulante avec celle-ci, je suis absent, ailleurs, et en même temps très incisif sur le moment présent, cela me permet de me fondre dans le support ressentant ce qu’il demande et paradoxalement d’être le spectateur de ces turbulences exhaustives, la soudure faisant le lien entre mon mental et mon subliminal qui s’affrontent.
Je frappe, cogne et tords mes démons tout en extrayant leurs quintessences subjectives, le suc que j’en retire me sert d’aliénation picturale d’ou cette incroyable dimension eucharistique qui ressort des mes toiles et assemblages.
« Johnny » est partout dans mes créations, il est le fil conducteur entre l’abnégation intemporelle de mes fantasmes et la circoncision emblématique du paraître qui affecte l’hypertrophie lobotomisante de l’hypothalamus défaillant de la plupart des êtres et dont je fais partie.

P.B.I :Cher Niel, en quelques phrases comment définiriez vous votre œuvre ?

Niel :Je dirais que je montre par des « dés individus » l’espoir fou de l’individu ,en jouxtant l’invisible j’hypothétise le naturel concret en apparences autonomes.
Je fouille l’abîme ludique du « dramatis personae » en déponctualisant le champ de la chair tout en réitérant l’ubiquité du réel, je citerai pour résumer une définition d’un grand philosophe Ougandais : « l’hôte n’est pas un autre, au contraire, il prend l’autre pour hôte ».

Professeur B. ISRAEL. Service Psychiatrique Hôpital St Roch.
Consultation du 14 Février 2004 précédent l’internement du patient.

Je

Je travaille la plupart du temps dans l’urgence et l’exaltation,
Cela se passe en deux phases , la première : La découverte
Elle s’amorce tout d’abord au bureau du responsable de la déchetterie, étape obligatoire ou je dois souvent patienter, attendant mon tour pour
demander l’autorisation d’aller « m’approvisionner ».
Il y a toujours une incertitude quant à son acceptation.
Pendant ce temps là, je suis dans un état d’excitation et de jubilation prémonitoire sur les éventuelles découvertes que je vais faire.
Jubilation qui se transforme parfois en déception, quand sur le « tas »,
rien ne m’inspire.

La deuxième phase est celle de l’arrivée à l’atelier, du déchargement des pièces récupérées, de leur étalage sur la grande table de fer.
A ce moment là l’urgence et l’exaltation s’emparent de moi et ne me quittent plus jusqu'à ce que je trouve, en positionnant dans tous les sens, sur tous mes fonds disponibles, ces trouvailles pour aboutir a des compositions esthétiques, fusionnelles, détonantes, satisfaisantes à mes yeux.

J’utilise la spontanéité et la sensibilité, deux éléments importants dans mon
travail qui me permettent de créer des « œuvres originales », du moins je l’espère.
Je me fais un devoir de réaliser et de finaliser « l’œuvre » à l’instant ou je la commence et en utilisant les matériaux disponibles au moment présent revenant rarement dessus les jours suivants.
Je ne transforme pas les matériaux ou très peu, mais les assemble, les affine, les oriente vers une autre destinée qui était au premier abord la leur, je leur donne une autre signification, plus poétique, plus imaginaire, ou plus fantasmagorique parfois, tout en essayant de conserver l’empreinte de leur passé, ce qui leur donne je crois une puissance et une authenticité.