Lucio Diodati

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Le Diodati-Arlequin

Le Diodati-Arlequin nous remémore quelque peu le Chérubin mozardien. Il évolue à travers d’innombrables et différentes femmes dans des paysages ensoleillés, facétieux, vacanciers se transformant, parfois en carabinier, de sorte à mieux surveiller ses femmes tantôt sensuelles, tantôt félines, tantôt mélancoliques, tantôt hautaines.
Une peinture à déguster tel un nimbus étincelant, une parade de corps, voluptueux, indomptés, exténués par une infinité de femmes de cette fête d’amour caractéristique de l’art de Diodati.
Le peintre se place devant la toile comme face à un miroir d’amour afin de peindre ce ginécée, peut-être dédié à une femme inconnue dans laquelle chaque obsevatrice pourrait se retrouver et se reconnaître.
Diodati semble peindre en mettant à profit toute son expérience, quasi feminine, curieuse, sur l’affleurement de souvenirs point vains, guère fermés à des incursions imprévues de flegmatiques demies déesses, guidant l’usufruitier complice à travers les énigmes du sens égaré de l’ironie, les repaires, les lieux et les situations dans lequelles il est possible de se réjouïr.
Dans Diodati, la dimension ironique et celle poétique se tressent, formant les modulations bariolées de ses tonalités expressives. Faire de l’humour signifie ironiser en regardant loin, outre; reconduire la conscience, à travers un cheminement complexe, à sa propre et insaisisable vérité, et dissoudre les antinomies ironiques dans “le bleu éthéré” de la fausse frivolité.
La femme de Diodati qu’elle soit romantique, classique, mystique, prosaïque, aventurière ou bourgeoise relate les faits du monde et de la vie, lance son message concernant les vérités externes de l’homme, creusant dans le sentiment universel, l’amour allant au-delà du contingent des ombres et des signes.