les mains de ciane

Ciane.c ou les mains qui explorent…
Dès qu'elle est prisonnière d'un style, elle s'échappe ;
Dès qu'une forme, dès qu'une école tentent de la réduire, elle s'envole ;
Dès qu'une matière la comble, qu'une technique la rassasie, qu'une idée la réjouit, elle
est ailleurs, à déjà explorer d'autres ciels et d'autres territoires…
Elle a connu la pierre rebelle, le plâtre tendre, la terre sensuelle, la tôle qui chante et le
bronze d'or ; elle a ciselé la légère statuette et combattu le bloc écrasant ; parfois, elle
s'accroche à la toile, puis pose ses rêves sur des marbres veineux ou de noirs aciers.
Et ses doigts dansent avec les grillages aériens, tricotent le fil et caressent les grès de
St Amand.
Toujours, la force est là, mais toujours la douceur. La ligne d'une hanche et le vallon
d'un sein, effrontés et pudiques. Toujours humains.
Corps déployés, courbes tendues, danse insensée, le langage de Ciane.c ne connaît pas
l'entrave, indifférent aux modes, bien loin de « la loi du nouveau » et de « la tyrannie
imbécile des genres ».
Libre d'explorer les champs immenses qui attendent sa curiosité, Ciane.c est déjà
ailleurs, les mains devant, là où d'autres s'arrêtent à l'ombre de leur carrière…
Après avoir beaucoup joué sur la couche d'Éros ou dans les forêts d'elfes, Ciane.c
arpente aujourd'hui les chantiers de nos villes et pose ses mains sur les fers qui
hérissent les bétons. De ceux qu'on se hâte de cacher, de peur qu'ils blessent le regard
ou transpercent la chair. Ces os des bâtisseurs, ces squelettes de l'architecte, elle a
choisi de les mettre à nu, aux yeux de tous. Non pour les recycler, comme Picasso
l'espiègle le faisait de vieux bois et outils, mais pour sublimer les matériaux et les
humaniser. Chantiers et bâtiments sont un nouveau terrain de jeu fertile pour Ciane.c,
mais, pour toujours, l'homme reste au centre de ces transformations, comme de ses
futures explorations
BP