kerzanet jacques

Visites : 414654

et s'ils avaient gardés l'église Notre-Dame dans sa finesse et son calibre roman ...

et s'ils avaient gardés l'église Notre-Dame dans sa finesse et son calibre roman ...

acrylique à effet d'encre sur papier dessin blanc 180grs - 50x65cm - aout 2016

8 coups de cœur |

7 coups de technique

Artiste : kerzanet jacques | Voir ses œuvres | peinture | Visite : 318

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'artiste est interdite"

Commentaires

croûton

Quelle belle silhouette, digne des plus grands mannequins !

kerzanet jacques

Quelques explications. L'église Notre-Dame à Bouin (85230) perdura jusqu'à a fin du XIXème siècle dans un style bien particulier qui illustre une finesse et noblesse de l'ouvrage, ainsi que de la grandeur d'âme romane, bien que construit aux alentours du XIVème siècle. Ce monument était bien d'exception, la hauteur de flèche ardoisée, en regardant la façade longitudinale de la nef qui répond au canon géométrique du nombre d'or, se voyait correspondre, une fois rabattue, à la longueur de la nef et du chœur confondue. Probablement édifiée au XVIIème siècle, cette flèche fut assise sur le chemin de tour de garde qui servait alors de promontoir de gué sur ce qui se passait aux rives de l'île et sur ceux qui s'aventuraient sur les quatre havres de paix de l'Ile. Assortie d'une flèche longiligne, l'église devint dès lors l'amer incontournable aux navires voguant en la baie de Bourgneuf. Il est vrai que cette église connut entre le moyen âge et la révolution française, un passé bien mouvementé, son statut ne cessant de passer du rôle de place de garde dont la pièce centrale se trouvait à l'emplacement de l'actuelle sacristie, à celui des offices, les ecclésiastiques reprenant possession de l'ouvrage entre deux invasions de normands, bretons et autres envahisseurs de la Hanse et du nord de l'Europe. Ce n'est qu'à l'aube du règne de Napoléon Empereur que l'église put, en toute quiétude, assumer son rôle religieux. La fin du XIXème siècle s'annonça comme le « vimer » architectural de cette église. Bafouant les règles et préceptes du mélange caractéristique du style des églises du XIVème siècle, et voulant imprimer à l'ouvrage l'outrecuidance de la puissance ordinale et de consécration, qu'allaient remettre en cause la séparation toute proche de l'église et de l'état, et tant attendue par ailleurs de la république laïque, l'ordre religieux se complut, à faire disparaître le clocher de bois de charpente et d'ardoises et à y substituer le commun de la mauvaise copie de l'architecture …. chère aux Viollet-le-Duc et autres consorts dix-neuvièmistes, à faire grossir l'embase de la tour du clocher, la configuration géométrique structurale de la tour originelle ne pouvant répondre aux sollicitations des nouvelles charges imposées par le clocher maçonné, à accroître le volume des galeries collatérales du vaisseau central de la nef, comme la mauvaise nourriture peut transformer une vache de race en « grosse vache ». Ceci eut pour conséquence certaine de dénaturer l'acoustique originel, celle toute simple, issue de la rencontre d'une croisée avec ses transepts et la nef, toutes apprêtées à deviner, comme dans le volume menant à la bibliothèque du film « le nom de la Rose », d'où surgissait avec puissance et on ne sait d'où, la voix émise en ce lieu par le moine franciscain, Guillaume de Baskerville, celle toute prêtée à d'épandre pour ne pas dire s'éprendre d'un concert grégorien. L'acoustique produit les excroissances inadaptées est de forcer l'auditeur d'entendre une platitude discordante d'échos.

croûton

Merci infiniment Jacques pour ce partage culturel. C'est vrai que Viollet-le-Duc était une forte tête qui n'a pas fait que du bien sur nos monuments...

Freto

Merci tant pour les yeux que pour notre culture. Bravo

Ajouter un commentaire