Aberasturi, Félix

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La subjectivité de la mémoire

La subjectivité de la mémoire

Grâce à un rituel très particulier, Félix Aberasturi arrive à nous introduire dans son univers où règne un certain mystère, où les vieux clichés prennent vie. Il travaille par couches successives, qui se superposent et interférent les unes entres les autres, pour finir par créer une série de messages chiffres en arrière plan. L’artiste compose, recompose ses œuvres, par juxtapositions et superpositions de feuilles imprimées, des photos, puis, collées sur un support monté sur châssis. Les photos ne sont finalement pour lui qu'un simple outil, une matière première, qui lui permet d'exploiter plus amplement sa créativité. Le travail des matières est très présent dans ses œuvres. Elles ne sont pas lisses. On y découvre, de nombreuses aspérités, qui viennent donner du relief et enrichir ses tableaux. Il y cache aussi des phrases, des mots et des verbes. Des ajouts de couleurs, des déchirures et décalages animent l'arrière-plan des œuvres. Il faut se rapprocher, et chercher les petites cachettes. Même les titres sont des indices, de pistes Apres l'étape de la sélection d’images ou de la prise de vue, il les retravaille par la numérisation. Chirurgie majeure pour certains de ces personnages, re-création complète pour des autres. Réinventer les histoires par la manipulation de ces photos anciennes, c'est l'expression d'un amour fétichiste, pour ce qui appartient au passé. Ainsi l'artiste invente et joue avec les codes. Il conçoit un langage artistique très singulier. Le passé vu sans mélancolie, mais avec une critique, une intention qui pousse à la réflexion. Des souvenirs, repris sans nostalgie, plutôt comme la matière pour inventer un futur plus sain, plus libre…

Artiste : Aberasturi, Félix

Date de l'exposition : Du 12 au 26 novembre 2010

Adresse : 26, rue Saint-Sauver-75002-Paris